Félix Barthe

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voir Barthe.

Félix Barthe
Félix Barthe
Fonctions
Député français
Pair de France
Sénateur du Second Empire
Premier président de la Cour des comptes
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata
NarbonneVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 67 ans)
6e arrondissement de Paris
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Félix Barthe (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Homme politique, conseiller juridique, avocatVoir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Mademoiselle Barthe (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinction

modifier - modifier le code - modifier WikidataDocumentation du modèle

Félix Barthe est un jurisconsulte et homme politique français né à Narbonne (Aude) le et mort à Paris le . Il est le fils de Michel Barthe (1758-1820), député au Conseil des Cinq-Cents et de Marie-Anne Valette (1762-1830). Il a épousé le 8 août 1820 Célestine Victoire Thomas (1801-1875) dont il a eu quatre filles.

Il fut député de 1830 à 1834, ministre de l'Instruction publique et des Cultes et ministre présidant le conseil d'État (1830-1831) puis ministre de la Justice et ministre présidant le conseil d'État (1831-1834 et 1837-1839), pair de France, sénateur du Second Empire et premier président de la Cour des comptes (1834-1837) et (1839-1863).

Biographie

Félix Barthe fit ses études au Collège Saint-Remi de Toulouse puis à la faculté de droit de cette ville. Il vint faire son stage à Paris et s'inscrivit comme avocat au barreau de la capitale. Très jeune, il s'engagea dans la charbonnerie et devint l'un des hommes en vue du parti libéral, se faisant remarquer à la fois par son talent d'avocat et par l'ardeur de son opposition à la Restauration.

Il se signala notamment par le discours qu'il prononça aux funérailles du jeune Lallemand, tué par un garde royal en juin 1820 en criant « Vive la Charte ! » lors d'une émeute sur la place de la Concorde. Barthe tenta, mais sans succès, de faire citer l'assassin devant le Conseil de guerre et adressa aux journaux une protestation qui fut arrêtée par la censure. Dès lors, il plaida dans de nombreux procès politiques. Il fit acquitter devant la Chambre des pairs le lieutenant-colonel Caron, accusé d'avoir participé à une conspiration en août 1820. Il défendit à Colmar trois des accusés de la conspiration découverte à Belfort en 1821. En juillet 1823, il plaida pour le député du Haut-Rhin Jean-Jacques Koechlin qui avait publié une brochure sur le complot de Colmar et fut suspendu pendant un mois pour la vivacité de sa plaidoirie. Ses confrères libéraux prirent alors sa défense et organisèrent un banquet en son honneur.
Il défendit également les quatre sergents de La Rochelle. Devant la Chambre des députés, il plaida pour le Journal du Commerce, poursuivi pour avoir parlé légèrement des élections, et qui fut condamné à la peine minimale.

En 1830, Barthe fut l'un des artisans des Trois Glorieuses. Il participa à la protestation des journalistes contre les ordonnances de Saint-Cloud et aux travaux de la commission municipale provisoire. Il fut nommé procureur du roi près le tribunal civil de la Seine.

Il fut élu député le dans le 7e arrondissement électoral de Paris (381 voix sur 709 votants) contre Nicolas Bavoux, qui venait d'être nommé conseiller-maître à la Cour des comptes et était donc soumis à réélection.

Le , il succéda à Joseph Mérilhou comme ministre de l'Instruction publique et des Cultes et ministre-présidant le Conseil d'État dans le gouvernement de Jacques Laffitte.

M. Barthe dessiné par H Daumier, La Caricature.

Le , il succéda toujours à Mérilhou comme ministre de la Justice dans le gouvernement Casimir Perier, tout en gardant la responsabilité de présider le Conseil d'État, et conserva ces fonctions dans le premier gouvernement Soult jusqu'au . Il attacha son nom à l'un des monuments législatifs du règne : la loi du modifiant le Code pénal et le Code d'instruction criminelle (Voir l'article : Grandes lois sous la monarchie de Juillet).

La Caricature du en fit le portrait suivant : « À ces yeux louches, à ce sourire faux, à cette tournure épaisse, à cette figure outrecuidante, vous devinez que ce ministre est Barthe. Il n'y a guère qu'à l'administration de la justice en France, que vous auriez de la peine à reconnaître l'ex-carbonaro de la Restauration ; mais que voulez-vous ? C'est comme ça que la monarchie les aime. » Selon les journaux satiriques du temps, Barthe mettait à profit son fort strabisme pour surveiller simultanément les légitimistes et les républicains.

Il fut réélu député le dans le 11e arrondissement électoral de Paris (589 voix sur 976 votants contre 330 à Boulay de la Meurthe). En 1834, il présenta la loi sur la censure et les associations politiques.

Nommé pair de France et Premier président de la Cour des comptes (1834), il redevint ministre de la Justice dans le deuxième ministère Molé du au . Il retrouva alors la première présidence de la Cour des comptes et fut fait grand-croix de la Légion d'honneur ().

Il fut révoqué de ses fonctions de Premier président en 1848 mais réintégré en 1849. Le , il fut nommé sénateur du Second Empire. Il se montra relativement discret et professa des opinions beaucoup plus conservatrices que dans sa jeunesse. Dans la discussion de l'adresse le , il proposa un amendement demandant « le maintien à Rome de la souveraineté temporelle du Saint-Siège, sur laquelle repose l'indépendance de son autorité spirituelle ». Cette proposition étonna de la part d'un ancien carbonaro ; Prosper Mérimée l'explique en ces termes dans une lettre du  : « Savez-vous pourquoi M. Barthe, qui d'ordinaire est assez lourd, a été meilleur que de coutume dans son discours sur l'amendement ? C'est qu'il avait consulté une nymphe Égérie, et cette nymphe n'est autre que notre ami Thiers. »

Il était également membre de l'Institut de France.

Distinctions

  • Légion d'honneur[1] :
    • Grand-croix de la Légion d'honneur Grand-croix de la Légion d'honneur  ;
    • Commandeur de l'ordre belge de Léopold le 17 avril 1833 pour avoir été un des témoins du mariage à Compiègne le 9 août 1832 entre le roi des Belges Léopold 1er et la princesse Louise d'Orléans, fille du roi Louis-Philippe.

Notes et références

  1. Base Léonore

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Félix Barthe, sur Wikimedia Commons

Bibliographie

  • François Zickel-Kœchlin, « M. Barthe, sénateur et premier président de la cour des comptes (Souvenirs d'Alsace de 1820 à 1823) », Revue d'Alsace, t. 14,‎ , p. 177-182 (lire en ligne)

Liens externes

  • Ressources relatives à la vie publiqueVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • base Léonore
    • Dictionnaire biographique des magistrats de la Cour des comptes (1807-1947)
    • Sénat
    • Base Sycomore
  • Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généralisteVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Deutsche Biographie
  • Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • VIAF
    • ISNI
    • BnF (données)
    • IdRef
    • LCCN
    • GND
    • Pays-Bas
    • NUKAT
    • Vatican
    • Grèce
    • WorldCat
  • Assemblée nationale : Félix Barthe
  • Cour des comptes : Barthe Félix
Voir ce modèle.
Félix Barthe
Précédé par Suivi par
Joseph Mérilhou
Ministre français de l'Instruction publique
1848
Camille de Montalivet
Jean-Charles Persil
Ministre français de la Justice
Amédée Girod de l'Ain
Joseph Mérilhou
Ministre français de la Justice
Jean-Charles Persil
v · m
Gouvernement Jacques Laffitte (2 novembre 1830 - 13 mars 1831)
Sous le règne de Louis-Philippe Ier
Intérieur Camille de Montalivet

Jacques Laffitte
Président du Conseil
Justice
Affaires étrangères
Guerre
Finances Jacques Laffitte
Marine et Colonies
Instruction publique
Liste des sous-secrétaires d’État
(← PREMIER MINISTÈRE) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (PERIER →)
v · m
Gouvernement Casimir Perier (13 mars 1831 - 16 mai 1832)
Sous le règne de Louis-Philippe Ier
Intérieur

Casimir Perier
Président du Conseil
Justice Félix Barthe
Affaires étrangères Horace Sébastiani
Guerre Jean-de-Dieu Soult
Finances Joseph-Dominique Louis
Marine et Colonies Henri de Rigny
Instruction publique
Travaux publics, Agriculture et Commerce Antoine Maurice Apollinaire d'Argout
(← LAFFITTE) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (SOULT I →)
v · m
Gouvernement Jean-de-Dieu Soult (1) (11 octobre 1832 - 18 juillet 1834)
Sous le règne de Louis-Philippe Ier
Guerre Jean-de-Dieu Soult

Jean-de-Dieu Soult
Président du Conseil
Justice et Cultes
  • Félix Barthe ( - )
  • Jean-Charles Persil ( - )
Affaires étrangères
  • Victor de Broglie ( - )
  • Henri de Rigny ( - )
Intérieur
Finances Georges Humann
Marine et Colonies
Instruction publique François Guizot
Commerce et Travaux publics
(← PERIER) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (GÉRARD →)
v · m
Gouvernement Molé II (15 avril 1837 - 31 mars 1839)
Sous le règne de Louis-Philippe Ier
Guerre Simon Bernard

Mathieu Molé
Président du Conseil
Justice Félix Barthe
Affaires étrangères Louis-Mathieu Molé
Intérieur Camille de Montalivet
Finances Jean Lacave-Laplagne
Marine et Colonies Claude du Campe de Rosamel
Instruction publique Narcisse-Achille de Salvandy
Travaux publics, Agriculture et Commerce Nicolas Martin du Nord
Liste des sous-secrétaires d’État
(← MOLÉ I) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (TRANSITION DE 1839 →)
v · m
Premier président de la Cour des comptes
* En 2010, Alain Pichon occupe par interim la fonction en tant que doyen des présidents de chambres après le décès de Philippe Séguin ; Sophie Moati fait de même en 2020 après le départ de Didier Migaud.
  • icône décorative Portail de la France au XIXe siècle
  • icône décorative Portail du Second Empire
  • icône décorative Portail du droit français
  • icône décorative Portail de la politique française