Ruscus aculeatus

Fragon petit-houx, Fragon faux-houx

Ruscus aculeatus
Description de cette image, également commentée ci-après
Fragon faux houx
Classification
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Liliopsida
Sous-classe Liliidae
Ordre Liliales
Famille Liliaceae
Genre Ruscus

Espèce

Ruscus aculeatus
L., 1753

Classification phylogénétique

Classification phylogénétique
Clade Angiospermes
Clade Monocotylédones
Ordre Asparagales
Famille Asparagaceae
Sous-famille Nolinoideae

Statut de conservation UICN

( LC )
LC  : Préoccupation mineure

Le Fragon petit-houx ou Fragon faux-houx (Ruscus aculeatus) est un sous-arbrisseau sempervirent dioïque de la famille des Asparagaceae (ou des Liliaceae, selon la classification classique) poussant dans l'aire méditerranéenne-atlantique.

Nom vernaculaire

En français, Ruscus aculeatus se fait appeler fragon faux-houx, fragon petit-houx, fragon piquant, fragon épineux, épine de rat, buis piquant, fragonnette, gringon, vergandier, ou encore houx-frelon ou frelonette (Charente).

En gallo, son nom est hagun ou hayen selon les prononciations.

En anglais, Ruscus aculeatus se fait appeler communément Butcher’s Broom (Balais du Boucher). Ce nom tire son origine des bouchers européens utilisant un groupe lié de tiges pour nettoyer leurs planches à découper[1]. Ce balai, en raison de sa rigidité, est associé à la propriété anti-bactérienne dû à la présence d'huile essentielle, propriété anti-bactérienne découverte a posteriori[2].

Description et confusions possibles

Sous-arbrisseau dioïque, sempervirent, dressé, très ramifié et rhizomateux, inférieur à 1 mètre de haut.

Les tiges cannelées portent des Cladodes alternes, ovales, vrillés à la base (la face supérieure vers le bas), terminés par une épine, qui correspond à une feuille réduite n'assurant plus ses fonctions chlorophylliennes[3].

Fleurs verdâtres, de septembre à avril, solitaires ou par deux, à la face supérieure du cladodes, à six tépales (trois grands et trois petits).

Les fruits sont des baies rouges. Les graines sont disséminées par endozoochorie[4].

Confusions possibles avec le Sarcocoque à feuilles de Ruscus (Sarcococca ruscifolia), dont la floraison parfumée a lieu aussi en hiver, et le Fragon à grappes (Danae racemosa), dont les baies sont orangé et en grappes.

Habitat et distribution

Bois clairs, haies, friches sur sols plutôt calcaires.

Ouest, sud et centre de l'Europe[5].

Statuts de protection, menaces

L'espèce n'est pas évaluée à l'échelle mondiale par l'UICN. En Europe et en France elle est classée comme non préoccupante [6]. L'espèce est considérée en danger-critique (CR) en Lorraine et vulnérable (VU) en Nord-Pas-de-Calais.

Écologie

Nectriella rusci, un champignon de l’embranchement des Ascomycètes, décompose les cladodes morts[7].

  • Ruscus aculeatus
    Ruscus aculeatus
  • Ruscus aculeatus portant un fruit
    Ruscus aculeatus portant un fruit
  • Ruscus aculeatus avec fleurs et fruits
    Ruscus aculeatus
    avec fleurs et fruits
  • Cladodes portant des fleurs.
    Cladodes portant des fleurs.
  • Détails des fleurs
    Détails des fleurs

Utilisation

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Officine et toxicité

Au Ier siècle, Dioscoride l'a utilisé contre les calculs de la vessie et les douleurs menstruelles. Au Moyen Âge, on apprécie ses pouvoirs diurétiques. Il entre même dans la composition du célèbre sirop apéritif des cinq racines. La plante tombe pourtant dans l'oubli au début du XXe siècle, avant que des travaux scientifiques ne mettent en évidence de remarquables propriétés sur le système veineux et déclenchent un regain d'intérêt en recherche médicale.

Anti-inflammatoire et antiexsudatif, son emploi est recommandé lorsqu'il existe un processus inflammatoire des veines[8]. Le rhizome a, comme les baies en macération, des vertus circulatoires (veinotonique), grâce aux principes actifs qui favorisent la contraction des fibres musculaires contenues dans la paroi des veines ce qui induit une vasoconstriction, d'où le surnom de « plante des jambes légères ». La racine est émolliente. Elle contient un glycoside stéroïdien, la ruscogénine, utilisé dans des pommades pour les hémorroïdes (Ruscorectal) ou les poches sous les yeux (en association avec la quercétine). Elle est souvent récoltée par des nomades[réf. nécessaire].

Le Fragon petit-houx renferme un saponoside et du nitrate de potassium, il est peu toxique et a des propriétés apéritives et fébrifuges.

Comestible

Les jeunes pousses sont comestibles, crues ou cuites, comme des asperges sauvages, en revanche les baies sont toxiques.[8]

Symbolique

Il est utilisé localement lors de la fête des Rameaux comme substitut aux branches de buis.

Dans le calendrier républicain, le Fragon était le nom attribué au 3e jour du mois de pluviôse[9], en général le 22 janvier grégorien.

Pratique

En Ille-et-Vilaine, il était connu pour des utilisations pratiques. Ainsi il a été vu à la vente aux marchés des Lices durant la dernière guerre, vendu roulé en boule et servant ainsi à récurer le matériel de cuisine allant au feu de cheminée, les pointes des cladodes servant de grattoir.

Un ancien couvreur se rappelle s'en être servi de hérisson pour ramoner : il s'agit alors de lier tête-bêche de nombreuses tiges par le milieu pour fabriquer ce « hérisson ».

En Gironde, il était aussi connu pour des utilisations pratiques. Appelé « gringon » en gascon bordelais, il servait à la fabrication de balais rustiques, il est à l'origine du terme populaire « gringonner », synonyme de « balayer ».

Bibliographie

  • Jean-Claude Rameau, Dominique Mansion et G. Dumé, Flore forestière française : guide écologique illustré, vol. 1 : Plaines et collines, Paris, Institut pour le développement forestier et Ministère de l'Agriculture et de la Forêt, , 1785 p. (lire en ligne)

Références

  1. (en) Committee on Herbal Medicinal Products (HMPC), « Assessment report on Ruscus aculeatus L. rhizoma » [PDF], sur ema.europa.eu, (consulté le )
  2. (en) « Butcher's Broom - American Botanical Council », sur www.herbalgram.org (consulté le )
  3. « Un conte de Noël: Fragon, le petit balayeur », sur sauvagesdupoitou.com,
  4. Philippe Julve, 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004
  5. Davide Streeter, C. Hart-davis, A. Hardcastle, F. Cole & L. Harper, Guide Delachaux des fleurs de France et d'Europe, Paris, Delachaux et Niestlé, , 704 p. (ISBN 978-2-603-02501-7), p. 660
  6. MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 24 janvier 2022.
  7. (en) « Nectriella rusci, Lechat, Lowen et Gardiennet », sur bioinfo.org.uk,
  8. a et b Gérard Debuigne, François Couplan, Le petit Larousse des plantes qui guérissent, Larousse, , 1029 p. (ISBN 978-2-03-593082-8), p. 397.
  9. Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, p. 23.

Voir aussi

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  • Ruscus aculeatus, sur Wikispecies

Articles connexes

Liens externes

  • (en) Référence NCBI : Ruscus aculeatus (taxons inclus)
  • (en) Référence GRIN : espèce Ruscus aculeatus L.
  • (fr) Référence Belles fleurs de France : Ruscus aculeatus
  • (fr) Référence Tela Botanica (France métro) : Ruscus aculeatus L., 1753
  • (fr) Référence INPN : Ruscus aculeatus (TAXREF)
  • Archives d'Ajaccio, Mémoire de Jean-François Andreucci [réf. incomplète].
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